vendredi 26 octobre 2007

Critique de François Bazin sur le livre de François Rebsamen

Le numéro deux du PS raconte comment, entre les deux tours de l'élection présidentielle, Ségolène Royal, se sentant piégée, a décidé de cogner, quitte à bouleverser le scénario du face-à-face télévisé mis au point par les deux équipes

Dans le cheptel socialiste, François Rebsamen est une des rares têtes nouvelles qui se soient imposées dans la dernière période. Pour le maire de Dijon, tout a vraiment commencé après 2002, quand le retrait de Jospin, a laissé orphelins François Hollande et ses amis. Il fallait bien qu'ils se débrouillent, qu'ils tentent d'éviter le naufrage du parti, qu'ils préparent la revanche. Tout cela s'est terminé curieusement: la candidature inattendue de Ségolène Royal, sa défaite finale au terme d'une des campagnes les plus baroques que la gauche ait connue.

C'est cette aventure que François Rebsamen raconte par le menu dans un livre d'entretien dense et précis avec le journaliste Philippe Alexandre. «Rebs» –puisque c'est ainsi que l'appellent ses camarades– c'est d'abord un ton: carré, sans langue de bois. Le numéro deux du PS a été le codirecteur de la campagne ségoléniste. A ce double poste, il a presque tout vu.

On retrouve dans son livre un subtil mélange d'analyse, de récits et de portraits. L'histoire qu'il raconte commence au soir du 21 avril 2002 et s'achève le 6 mai 2007. «De François à Ségolène», c'est-à-dire de Hollande à Royal. Ce titre dit tout: un passage de témoin, la fin d'une époque, l'espérance d'une rénovation.

François Bazin (directeur du service Politique du Nouvel Observateur)

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