samedi 6 octobre 2007

Le lobby pro-OGM français passe à l'action

LE MONDE | 04.10.07 | 14h06 • Mis à jour le 04.10.07 | 15h56


Monsieur le Président, ne cédez pas aux "marchands de peur"." Le message est apparu sous forme de pages de publicité dans la presse, mercredi 3 octobre, accompagné d'un texte plaidant pour la poursuite de la recherche et de la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM), signé Orama. Le même jour, ce syndicat qui regroupe les producteurs de blé, de maïs et d'oléoprotéagineux de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), organisait une conférence à l'Assemblée nationale, à laquelle participaient quelques députés, juste avant le débat sur le Grenelle de l'environnement.

C'est la première action de lobbying d'envergure pour cette organisation, créée en 2006. Dans la profession, le débat sur les OGM fait rage. Selon un sondage TLB publié dans Agriculture et nouvelles technologies, en mai, 57,7 % des agriculteurs sont favorables à un moratoire. 27,1 % préfèrent une décision gouvernementale, 10,7 % un référendum et 4,7 % un vote au Parlement. "Les opposants les plus fermes souhaitent un référendum ou un débat parlementaire, en pariant sur le rejet majoritaire actuel de la population", explique Didier Rayon de TLB.

Concrètement, les agriculteurs cultivant des OGM sont rares : 2 000 maïsiculteurs. La Confédération paysanne est contre leur culture pour des raisons environnementales. Le Modef et la Coordination rurale s'y opposent pour des raisons économiques, ne voyant pas l'intérêt de cultiver des produits rejetés par les consommateurs, et refusant de ternir davantage l'image de la profession. Certains de leurs adhérents se sont pourtant lancés.

A la FNSEA même, il n'y a pas consensus. L'appartenance au syndicat de 36 filières aux intérêts divergents - les éleveurs sont plus réticents par exemple -, rend tout positionnement complexe, mais les producteurs de maïs ont su peser. "Nos relations sont parfois tendues avec l'Association générale des producteurs de maïs sur les questions de coexistence", reconnaît Etienne Gagneron, de la commission "bio". La ligne a évolué depuis deux ans. La FNSEA défend la recherche, mais aussi désormais les cultures commerciales, en plaidant pour la liberté de chacun de choisir entre bio, conventionnel ou OGM.

Laetitia Clavreul

merci à Bruno Richard

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