samedi 20 octobre 2007

Mulhouse: Hollande panse les plaies d'un PS traumatisé par l'affaire Bockel

Par Par Yann OLLIVIER AFP - Vendredi 19 octobre, 14h56

MULHOUSE (AFP) - François Hollande a tenté jeudi à Mulhouse de panser les plaies d'un PS traumatisé par le ralliement au gouvernement de Jean-Marie Bockel, dénonçant une politique d'ouverture qui se traduit par "un affaiblissement démocratique".


Dans la perspective des municipales, "le combat à Mulhouse a valeur de symbole", a souligné jeudi soir le Premier secrétaire du Parti socialiste sous les applaudissements nourris de quelque 200 militants alsaciens: "C'est vous qui êtes les reconstructeurs".

Le bureau national du parti avait prononcé début septembre la dissolution de sa section de Mulhouse --plus de 200 militants-- pour trancher le conflit entre les fidèles au maire Jean-Marie Bockel, nommé en juin secrétaire d'Etat à la Coopération, et les autres.

Aujourd'hui, la nouvelle section ne compte plus que 120 militants et a désigné Pierre Freyburger --qui a démissionné en juin de son poste d'adjoint après 18 ans aux côtés du maire-- pour conduire la liste PS aux municipales.

Selon François Hollande, c'est bien cette liste qui est "en cohérence avec le vote de 1989, de 1995 et de 2001" dont les socialistes --conduits par "JMB"-- étaient à chaque fois sortis victorieux.

Après une rencontre à huis clos avec une poignée d'élus PS et un frugal sandwich, François Hollande ne peut que constater devant les militants: "Ici, on n'est pas à la recherche d'honneurs ou de gratifications. Quand on est socialiste en Alsace, on n'est pas classé a priori parmi les plus opportunistes..."

De fait, le parti ne compte qu'un sénateur par département (Patricia Schillinger dans le Haut-Rhin et Roland Ries dans le Bas-Rhin), et un seul député, le Bas-Rhinois Armand Jung, dans toute la région dominée par l'UMP. A quoi s'ajoute l'eurodéputée Catherine Trautmann, ex-maire de Strasbourg.

Le ralliement du maire de Mulhouse au gouvernement a fait tomber le principal fief socialiste haut-rhinois, car "Bockel s'est exclu de fait du PS", selon François Hollande.

"Quand on a été pendant plus de 30 ans aux côtés de quelqu'un, ça crée des liens", reconnaît Patricia Schillinger.

L'onde de choc a dépassé les limites de la ville. Témoin de la confusion ambiante, l'influent président PS de la Communauté de l'agglomération mulhousienne, Jo Spiegel, s'abstient de condamner le choix de "JMB", sans pour autant le "partager". Il va jusqu'à "regretter" la constitution de la liste Freyburger.

Jeudi soir, dans la salle, les pointes à l'encontre du maire sont très applaudies. Les militants rient aux éclats quand Hollande "plaint ceux qui sont partis".

"Ce doit être terrible, le mercredi... A côté de qui s'asseoir ? D'Eric Besson ? De Christine Boutin ? Ou de Michèle Alliot-Marie, si on aime un peu d'ordre dans sa vie...", ironise-t-il.

Plus sérieusement, il s'inscrit en faux contre "l'affaiblissement des lignes politiques qui conduit aussi à l'affaiblissement de la démocratie".

Les militants sont rassurés. "Cela clarifie les choses", estime Dominique, un quadragénaire pour qui le départ de Bockel a permis de "couper les branches pourries".

Pierre Freyburger, quant à lui, dit rester "lucide sur la situation à Mulhouse. Nous avons 2 à 3% de chances de gagner cette élection".

L'essentiel, pour lui, est de constituer un "repère lisible". Et d'appeler les militants à opposer, "au laboratoire de l'ouverture voulu par Sarkozy et Jean-Marie Bockel, le laboratoire de la reconstruction de la gauche".

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