mardi 22 avril 2008

Le PS présente sa "carte d'identité": démocratie, réformisme, écologie

Par Elahe MEREL et Christine POUGET AFP - Lundi 21 avril, 17h11

PARIS (AFP) - A moins de sept mois de son Congrès, le PS a sorti lundi sa "carte d'identité" : un projet de déclaration de principes qui marque son attachement au réformisme, à la démocratie et à l'économie de marché, à condition qu'elle soit "sociale et écologique".

"On dit toujours : socialistes, vos papiers!. Nous présentons nos papiers d'identité!", a lancé le député européen Henri Weber.

Aux côtés des secrétaires nationaux Alain Bergounioux (études) et Béatrice Marre (environnement) l'eurodéputé présentait à la presse ce texte en 21 articles, adopté à l'unanimité par toutes les "sensibilités comptabilisées au PS".

"Le PS entame une nouvelle période de sa vie. Il était indispensable de définir ce qu'est le socialisme pour nous", a insisté M. Bergounioux.

A chaque tournant de leur histoire, a-t-il rappelé, les socialistes ont élaboré un texte fondateur (1905, 1945, 1969 avant le Congrès d'Epinay, 1990 au Congrès de Rennes).

"Ni projet politique, ni programme, ce sont des idées fortes qui dessinent un cadre commun de pensée", souligne cet historien du parti.

"Etre socialiste, ce n'est pas se satisfaire du monde tel qu'il est", stipule l'article 1. "Le but de l'action socialiste est l'émancipation complète de la personne humaine et la sauvegarde de la planète".

Une première: l'écologie est devenue "intrinsèque au PS", selon Mme Marre.

Adieu, le mot révolution encore présent en 1990? "C'est la réforme qui est révolutionnaire", répond Alain Bergounioux, invoquant Jean Jaurès. Mais les socialistes "portent une critique historique du capitalisme" et revendiquent "le souvenir de la Commune", nuance-t-il.

Le pragmatisme domine. Il s'agit de "tenir les deux bouts entre l'idéal et le réel", souligne l'historien. La force du PS est sa "capacité d'adaptation", son "ancrage dans le réel".

Parmi les finalités: la démocratie, "une fin et un moyen" (article 5). "Notre conception de la démocratie, c'est l'action collective, nous n'avons pas une vision individualiste", souligne M. Bergounioux. Henri Weber renchérit: défendre une "République sociale" différencie les socialistes de l'UMP et de la droite libérale.

"La maîtrise de l'économie", à travers "l'économie sociale et écologique de marché", est également un objectif pour le XXIème siècle, modèle qui "intègre l'efficacité économique, la protection sociale, les objectifs sociaux et l'impératif écologique", explique M. Weber.

"Nous sommes pour l'économie de marché, mais pas n'importe laquelle", dit-il. Elle "doit être régulée à la fois par la puissance publique, par les partenaires sociaux et les grandes associations".

Enfin, le socialisme est "un projet de civilisation", "nous sommes d'abord pour une société du bien-vivre", affirme l'eurodéputé.

Dans son dernier article, le PS assure vouloir "rassembler toutes les cultures de la gauche", "ouvrir l'espace de la gauche réformiste" qui irait "des altermondialistes, aux chrétiens sociaux et aux républicains de progrès".

Avant le Congrès - 7 au 9 novembre - qui s'annonce houleux, le texte constitue un "socle commun", seul le sénateur Jean-Luc Mélenchon ayant émis des "réserves" sur l'article concernant l'Europe. "Il aurait aimé une vision plus critique", souligne Alain Bergounioux. Mais, les socialistes sont tous "pro-européens".

Le texte est soumis aux militants qui pourront l'amender avant son adoption à la Convention du PS du 14 juin, première étape du Congrès.

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