mardi 15 juillet 2008

Ségolène Royal affirme «dénoncer des vérités qui dérangent»

La socialiste dénonce la majorité qui cherche à la «faire taire en (l)'insultant». «Je ne dépends d'aucune puissance d'argent, d'aucune puissance médiatique», affirme l'ex-candidate, qui suggère de reprendre «la moitié des superprofits de Total».
Liberation.fr (avec source AFP)
LIBERATION.FR : mardi 15 juillet 2008

Ségolène Royal continue son offensive. Et dénonce les propos de la majorité à son égard. «On a rarement atteint une telle vulgarité, une telle violence dans les propos de la majorité contre un responsable de l’opposition», a-t-elle souligné ce matin sur France Inter. «(L'attitude de) la majorité consiste à me faire taire en m'insultant», ajoute la socialiste.
Selon l’ex-candidate à la présidentielle, «quand on dénonce des vérités qui dérangent, ceux qui portent ces paroles de vérité sont traités de dérangés et c'est ce qui est en train de se passer». «Je ne dépends d'aucune puissance d'argent, d'aucune puissance médiatique, je n'ai jamais rien fait de malhonnête dans ma vie donc je ne suis sujette à aucune pression ou aucun chantage donc cette liberté de parole, elle est totale et je continuerai à l'exercer», a-t-elle insisté.

Ségolène Royal indique qu'elle ne compte pas porter plainte pour diffamation «parce que sinon c'est tous les jours, je ne voudrais pas encombrer les prétoires».

«Le capitalisme financier qui est devenu fou»

Au sujet du lien qu’elle fait entre ses cambriolages et «la mainmise du clan Sarkozy», la dirigeante socialiste explique ce matin qu’elle a «simplement souligné qu’il y avait une drôle de coïncidence, et que ça faisait deux fois, sans parler du vol d’ordinateur de plusieurs de mes collaborateurs et amis. Voilà, je m’en tiendrai là aujourd’hui, parce que je ne veux pas que par cet entretien volontaire de ce feuilleton, on cherche aussi à faire croire que je n’ai pas de proposition à faire». «Or je viens d’écrire un livre qui m’a demandé beaucoup de travail», a-t-elle ajouté.

Critiquant «un capitalisme financier qui est devenu fou», elle estime que «le FMI (dirigé par Dominique Strauss-Kahn, l’un de ses rivaux au PS ndlr), la Banque mondiale, devraient avoir pour principale préoccupation de règlementer ce capitalisme financier, et c’est possible si la volonté politique était là».

«Accumulation désordonnée de décisions»

La présidente PS de la région Poitou-Charentes a aussi suggéré d'attribuer une aide de 300 euros aux «familles» et aux «retraités» pour compenser les factures de fioul, qui serait financée en reprenant «la moitié des superprofits de Total». Elle avait déjà lancé l’idée de «prélever les profits de Total, qui sont un bien collectif».

«Je trouve le gouvernement particulièrement inerte» sur la flambée des prix du pétrole et ses conséquences sur le pouvoir d'achat, a-t-elle estimé. «Il suffirait de reprendre la moitié des superprofits de Total pour les transformer en chèques de 300 euros», qui pourraient être «donnés aux familles et aux retraités», afin «qu'ils puissent remplir leur cuves pour cet hiver», a-t-elle ajouté.

L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a enfin répété que «s'il y a moins de grève aujourd'hui» c'était «parce que le pouvoir d'achat a tellement baissé, que la hausse du prix de l'énergie pèse tellement sur la vie quotidienne», que «les salariés ne peuvent plus se permettre de perdre une journée de travail».

Les Français estiment que «nous avons besoin de réformes», mais «de réformes justes, cohérentes, qui donnent une vision de la France», a-t-elle dit. Or «aujourd'hui il y a une accumulation désordonnée de décisions qui ne constituent pas une politique cohérente», a-t-elle souligné.

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