samedi 13 septembre 2008

Référendum sur la Poste : Royal se lance, le PS se tâte

Service public. Partis et syndicats opposés à l’ouverture du capital se sont réunis vendredi.
CATHERINE MAUSSION
QUOTIDIEN LIBERATION: samedi 13 septembre 2008

Une fois de plus, Ségolène Royal a embrayé seule : «Je soutiens la pétition en faveur d’un référendum d’initiative populaire contre la privatisation de la Poste.» Sa déclaration enflammée est la première phrase d’une missive expédiée à ses adhérents du site desirsdavenir.org. Jean-Louis Bianco, un de ses fidèles, ne fait pas non plus dans la périphrase : «Comme Ségolène, je soutiens la pétition en faveur d’un référendum.» Sa prise de position est en bonne place sur son blog depresdeloin.eu. Vendredi soir, alors que le PS s’engage avec des précautions de sioux sur le sentier de la consultation populaire, l’entourage de Ségolène persistait : «L’appel au référendum [posté le 3 septembre] est toujours d’actualité.»

Pas vraiment la position du PS. En tout cas, pas celle qui a été défendue vendredi soir à la Bourse du travail par l’émissaire du parti. Vendredi donc, FO-Com, SUD-PTT et la CGT-FATP avaient réuni les opposants à l’ouverture du capital de la Poste, pour finaliser la mise sur pied d’un comité appelant à un débat public et à un référendum. Mais cette réunion, qui devait être l’ultime, n’a pas été la bonne. Une nouvelle date a été actée : le 17 septembre. Et le ralliement massif qu’espéraient les partisans du référendum reste à venir.

Il y avait toujours autant de monde : la gauche au complet (PCF, PS, les Verts, la LCR…), les syndicats, sauf la CFDT, et aussi Attac ou Convergences. D’où la difficulté à se mettre d’accord.

Certains s’attendaient même, avant la réunion, à ce que quelques grosses pointures descendent du train. Et d’abord le PS, dont l’argumentaire, qui avait reçu l’aval du bureau national en début de semaine, semblait assez embrouillé aux syndicalistes, tenants de la consultation. Christian Martin, en charge des services publics au secrétariat national du parti, le rappelle en quelques phrases :

«Nous sommes pour cette opération du référendum, mais il ne nous semble pas que ce soit la priorité du moment.» Et d’argumenter : «On ne connaît même pas le texte du gouvernement ! Et pas davantage la procédure du référendum.» De fait, la loi organique qui l’encadre n’est pas encore votée. Mais Martin ajoute toutefois que ce n’est pas une raison pour se croiser les bras : «Il faut mettre le paquet sur la grève du 23 septembre. Et dissuader le gouvernement d’aller plus loin.» Peu ou prou ce que le communiqué commun propose, au sortir de la réunion de vendredi. La CGT-FAPT, rétive à un appel précipité à un référendum, semblait aussi soulagée.


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