mardi 20 novembre 2007

JOURNALISTES POUR LA JOURNEE SANS LUI


Rassemblement pour la démocratie à la télévision (RDT)
(Association loi 1901, J.O. du 07/07/2007)

Communiqué de presse du 19 novembre 2007

Après Jean-François Kahn,

de nouveaux journalistes, de tous horizons,
dénoncent la sarkozyte médiatique et soutiennent
la « Journée sans lui » du 3
0 novembre


Ils sont français ou étrangers, célèbres comme Bruno Masure, ou au contraire méconnus. Ils travaillent en agence, à la télé, à la radio, dans des journaux ou en indépendant. Voici les textes qu’ils ont transmis au RDT :

Plus enjouée que la journée sans alcool, plus riche en volutes bleutées que la journée sans tabac, plus mobile que la journée sans voiture : la journée sans Sarko se veut reposante en diable, aussi relaxante pour les nerfs que détendante pour les
pupilles. A nous, n’en déplaise à Jean-Michel Apathie et consorts, de nous approprier cette excellente initiative.
Anne Carpentier et Guy Nanteuil, rédactrice en chef et journaliste à La Feuille

Une journée sans Sarkozy…mais pourquoi faire ? Pour un journaliste, n’est-ce pas presque faire grève ou…se retrouver au chômage technique ?! Osons croire que non ! Pourquoi une journée sans lui ne serait pas l’occasion, au contraire, de travailler l’actualité autrement que depuis l’angle du bureau de presse du gouvernement ? C’est probablement une saine utopie, utile, ne serait ce que pour établir que la presse est encore libre de parler…Mais de quoi parlerons-nous ? Ben…de tous les autres ! Et cela donne encore du pain sur la planche !
Clara, journaliste à la Radio Ici et Maintenant

Il n’y a pas si longtemps, chaque 22 septembre, les Français, et même pas mal d’Européens, étaient invités à « célébrer » la Journée sans voitures. Une initiative largement critiquée qui avait participé, pourtant, au mouvement général de prise de conscience des méfaits du tout routier. Aujourd’hui, c’est le monde médiatique qui souffre d’une autre forme de pollution, orchestrée celle-là, instillée quotidiennement par les services de l’omni-président, et qui pourrait bien, à terme, contribuer à faire fondre tout esprit critique. Sarkozy par-ci, Sarkozy par-là, un jour avec les cheminots, l’autre avec les pêcheurs, le mardi avec Bush, le suivant avec Merkel… Le tri n’est pas toujours facile à faire pour les journalistes censés « couvrir » l’Elysée. Cette « Journée sans Sarkozy », symbole autant que boutade, tombe donc à pic pour poser le problème de cette omniprésence médiatique, aussi bien auprès des citoyens que des journalistes eux-mêmes.
Alexandre Fache, chef-adjoint de la rubrique société de L’Humanité

Votre initiative a fortement retenu l’attention en Allemagne. Depuis les élections présidentielles les médias allemands aussi informent beaucoup sur Ni
colas Sarkozy. Pour nos auditeurs ce n’est pas un secret que le président francais avance en force, se couronne personnellement de succès diplomatiques et se montre omniprésent. L’initiative de vouloir passer une journée sans le numéro 1 politique est donc compréhensible. L’Amérique du Nord fête ce 30 novembre le Buy Nothing Day pour faire réfléchir sur notre comportement de consommation et ses conséquences. Dans ce sens, votre initiative peut servir à réfléchir sur notre propre consommation de médias et à faire prendre conscience aux journalistes qu’ils portent une grande responsabilité dans notre société. Mais attention ! Le Buy Nothing Day en Amérique est une des journées au plus fort chiffre d’affaires… La journée sans Sarkozy dans les médias connaîtra-t-elle aussi un effet boomerang ?
Stéphanie Markert, correspondante de la Radio publique allemande (ARD)

Ce Bonaparte du PAF me fatigue, et TOUS les médias entrent dans son jeu. Laissons-le aller dans le mur, en klaxonnant, comme il le fait si bien...
Bruno Masure, journaliste à LCP

Il existe un endroit, un seul, un media un seul, où l’on ne parle jamais de lui. Une toute petite station de télévision du service public, au cœur de la Sarthe. On ne parle jamais de lui pas plus que l’on ne parle de son Premier ministre, pourtant l’enfant du pays. Mais ne nous leurrons pas, ce n’est pas par choix rédactionnel. C’est tout simplement parce qu’il ne vient jamais ici. Car si l’on pouvait on le ferait, comme tout le monde, comme tous les journalistes à l’affût d’une moindre réaction. Nous irions ventre à terre. Les journalistes sont perdu la tête, ils ont perdu toute retenue, toute distance. Mais pourquoi donc ? Je n’ai pas de réponse. La nécessité d’avoir un faire-valoir, de croire que l’on fait partie du même pouvoir ? Peut-être. Sûrement. Parler de lui, l’interviewer, c’est un peu être lui. Se donner l’illusion que l’on est un grand reporter. C’est comme un vêtement de marque sans lequel on n’a aucune existence, aucune appartenance.
Il est grand temps de se réveiller. Le 30 novembre ?
Marie-Aimée Ide, journaliste à France 3 ouest édition Maine

Stop au matraquage médiatique. La Journée sans Sarkozy – du jamais vu ! – vise un réveil des consciences. Un bol d’air frais pour vivifier le pluralisme et la démocratie.
Pascal Krop, journaliste et écrivain

Je suis d'accord sur le principe de cette journée, à condition que ce soit l'occasion pour tous les journalistes d'adresser à notre Président des messages de sympathie et de compassion pour le cruel traitement qu'on lui fait subir !
Didier Porte, chroniqueur et humoriste

Je signe des deux mains pour cette journée. Une journée sans Sarko (mais alors pas du tout !), c’est comme un premier jour de vacances en bord de mer après six mois de boulot dans une multinationale vidéosurveillée où un petit chef n’arrête pas de te gueuler dessus en te poussant à travailler plus pour gagner plus. Tu as beau dire que toi le boulot c’est pas ton truc, personne ne t’écoute...
Denis Robert, journaliste et romancier

Une journée sans président de la République à l'antenne devrait quand même être envisageable, sans choquer personne, dans une démocratie adulte. Mais c'est quasiment impossible de s'y plier pour un journaliste. Le contenu des journaux est décidé par la hiérarchie. Et il y a les impératifs de l'actualité. Imaginez que Sarkozy annonce ce jour là un treizième mois pour les agents SNCF, en échange du renoncement à leur régime spécial ! Votre démarche est agréable, car elle met des mots sur le ras-le-bol des citoyens, que les journalistes perçoivent. On a parfois vu le président 3 ou 4 fois dans le même journal de 20 heures. Personnellement, je réclamerai au mois un quart d'heure sans Sarkozy dans chaque JT.
Ce qui m'a plu dans l'intersyndicale des journalistes, c'est qu'elle fait des propositions concrètes pour qu'on garantisse l'indépendance des rédactions en réalisant l'exploit de ne pas citer une seule fois le nom de M. Sarkozy !
Nicolas Thiery, journaliste à l’AFP

Rassemblement pour la démocratie à la télévision (RDT)
28, rue d’Entraigues 37000 Tours
Tél. 02 47 39 58 30 (de 14h à 18h) / 06 71 08 96 45
Courriel : rasdemtv@orange.fr


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