mercredi 14 novembre 2007

Le PS apporte "son soutien aux salariés en grève"

PARIS (AFP) - Le Bureau national du PS a apporté mardi "son soutien aux salariés en grève" pour protester contre le contenu de la réforme gouvernementale des régimes spéciaux de retraite, selon un communiqué du parti.

"Le Parti socialiste apporte son soutien aux salariés en grève contre une offensive gouvernementale qui annonce pour demain la même méthode et les mêmes objectifs pour l'ensemble des salariés de ce pays", déclare le Bureau national.

Selon lui, la réforme voulue par l'exécutif "ne répond nullement" à "la nécessité d'une réforme globale des retraites garantissant la pérennité du système par répartition".

La direction du PS fait valoir aussi que "le président de la République et sa majorité ont systématiquement refusé les négociations réclamées par les organisations syndicales", les accusant une nouvelle fois de vouloir "passer en force".

Elle estime encore que "la droite est aujourd'hui particulièrement malvenue de justifier cette réforme par des considérations financières, alors qu'elle vient de voter l'octroi de 15 milliards d'euros par an de cadeaux fiscaux en faveur des contribuables les plus aisés".

Les participants au Bureau national, tous courants confondus, ont exprimé leur satisfaction sur la position du PS, qui avait été contestée la veille et apparaît désormais clarifiée.

Lundi, un porte-parole du parti, Bruno Le Roux, s'était borné à exprimer l'appui du PS à "la demande des syndicats qu'ils font d'une négociation qui soit meilleure".

Mardi après-midi, la porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale Aurélie Filipetti avait aussi déclaré que son parti "soutenait les grévistes".

Au cours de la réunion du Bureau national, nombre d'intervenants ne se sont pas bornés à critiquer "la méthode" du gouvernement, pour souligner "le caractère injuste de cette réforme". C'était "un Bureau national très combatif, traduisant ce qui se passe sur le terrain", a rapporté le porte-parole du PS, Julien Dray.

"Nous ne laisserons pas les salariés isolés", a ajouté le député de l'Essonne, pour qui ce conflit "n'est pas une affaire corporatiste", ce qui implique que le PS "refuse la volonté du gouvernement d'opposer les salariés les uns aux autres".

Il a souligné qu'"en aucune manière, cette réforme n'apporte de solution au financement déficitaire de la protection sociale". Pour réformer les retraites, "les efforts sont à demander à tous les Français, et d'abord aux plus fortunés", a-t-il dit.

De son côté, le député des Landes Henri Emmanuelli, interrogé par la presse au sortir de la réunion, a replacé la révision des régimes spéciaux dans le cadre de "l'attaque généralisée" contre les salariés, qui vise notamment le pouvoir d'achat. "Il faut globaliser", a-t-il dit.

Par ailleurs, Ségolène Royal a déclaré mardi à Cayenne qu'elle ne se réjouit pas "de voir un pays en grève".

Mme Royal s'exprimait à son arrivée en Guyane où elle demeurera jusqu'à vendredi à l'invitation de Antoine Karam, président de la région Guyane.

"Je ne me réjouis pas de voir un pays en grève", a dit Mme Royal en évoquant les grèves en métropole dans les transports et l'énergie contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. "Si j'avais été élue présidente de la République, j'aurais mis tout de suite autour de la table : salariés, patrons et l'Etat pour que tout le monde soit garant du pacte social", a-t-elle dit.

"Les Français sont mécontents car il y a une incohérence. Des cadeaux fiscaux profitent aux 1.000 Français les plus riches alors qu'il y a 7 millions de pauvres", a-t-elle déclaré

"Bien sûr qu'il faut faire la réforme des régimes spéciaux", a déclaré à l'AFP Ségolène Royal, "mais cela ne va pas régler tout le problème des retraites. Il faut faire la réforme petit à petit pour que tout le monde côtise quarante ans, sauf les professions les plus pénibles". "Mais ça se discute, a-t-elle ajouté, la logique qui veut aller à l'affrontement, c'est pour demain nous expliquer qu'il n'y a plus qu'une solution : la privatisation des systèmes de retraite avec les fonds de pension et celle des systèmes de santé avec les assurances privées".

"Aujourd'hui, il y a une remise en cause des remboursements de soins avec des franchises médicales, y compris pour les personnes âgées, les handicapés, ceux qui souffrent du cancer, de la maladie d'Alzheimer. Le système Sarkozy c'est faire payer, par les malades d'aujourd'hui, la recherche pour les malades de demain", a encore dit Mme Royal.

"La tradition de la France ce n'est pas ça. La sécurité sociale a été acquise à la Libération, après la Résistance et il faut résister sur les sécurités de base qui font +France+", a-t-elle aussi déclaré.

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