lundi 26 novembre 2007

une guerre du langage ?

De multiples caricatures de qualité inégale circulent sur le net. On se fait plaisir, sans doute, à les recevoir et à les faire suivre, on se fait plaisir à se gausser d'un Sarkozy dont les mimiques et le discours se prêtent si bien à l'humour, à la satire politique et à la caricature !

Il est vrai que la caricature appartient à la tradition politique Française et c'est pour elle une richesse. Le succès de la caricature et de l'humour sur papier demeure celui du Canard Enchaîné, tandis que celui des Guignols de l’Info sur Canal+ ne se dément pas, tandis que d'innombrables blogs satiriques et vidéo-humoristiques commentent les petites phrases des politiques avec un esprit partisan singulièrement ciblé ...
Nombre d'entre eux deviennent en quelque sorte le défouloir des internautes....

Dire que trop, c'est trop, je n'irai pas jusque là, bien au contraire, d'autant que cette pratique participe à un droit inaliénable, celui de rire du "monarque"ou de faire rire de lui. Oh, combien les journalistes danois qui avaient eu l'audace de publier les fameuses caricatures de Mahomet méritaient de voir défendre leur droit à le faire !

Ce qui mérite pourtant réflexion, à mon sens, c'est une double constatation :
1 ) D'abord celle que certaines méthodes employées pour faire de l’audience sur le net, où la concurrence fait rage, n’élèvent pas automatiquement le débat démocratique et peuvent atteindre, à un moment où à un autre, leurs limites dans ce débat ...
2 ) C'est aussi celle que Sarkozy représente un phénomène inédit, jamais encore rencontré dans la vie politique française par son style, sa manière de s'exprimer de bateleur, par le choix de son vocabulaire, etc, etc ... De ce fait, on est tenté de se gausser de Sarkozy autant pour sa pratique que pour sa politique.

Alors, on peut se demander si Sarkozy n'ouvre pas de fait une espèce de guerre du langage, de guerre du discours ... on aurait tort dans l'opposition de ne pas réfléchir à cette nouvelle guerre engagée par un président moins soucieux, comme l'écrit Christian Salmon " de cohérence que de rythme, moins d'action que de mise en scène ". Plutôt que de cultiver égoïstement, chacun dans leur coin, leur égo personnel, mes amis socialistes ne feraient-ils pas mieux de méditer ensemble ces réflexions de trois experts du discours que publie fort opportunément Le Monde 2 dans " SARKOZY, L'EGOCRATE " ?

Gérard Denecker

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