jeudi 13 décembre 2007

Le PS promet une bataille d'amendements sur le pouvoir d'achat

PARIS (Reuters) - Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, promet de mener une bataille d'amendements contre le projet de loi sur le pouvoir d'achat, une "grande illusion" à ses yeux.

Le texte, qui était présenté mercredi en conseil des ministres, doit être examiné en première lecture à l'Assemblée à partir du 18 décembre.

"Ce que nous voulons c'est faire une bataille d'amendements pour montrer qu'il y a d'autres solutions que celles que le gouvernement et le président vont proposer", a déclaré Jean-Marc Ayrault sur LCI.

"Mme Lagarde a fait une addition de toutes les mesures qu'elle préconise et dit, avec tout ça, ça va faire un treizième mois (...) Il y a une sorte d'illusion dans cette affaire", a-t-il estimé.

"Je pense que la proposition de Nicolas Sarkozy, depuis qu'il est président de la République, sur le pouvoir d'achat, c'est la grande illusion", a jugé Jean-Marc Ayrault.

"Quand il a commencé son action, il a fait voter 15 milliards d'euros de dépenses dont une grande partie d'avantages fiscaux pour les plus aisés qui devaient soi-disant provoquer un choc de croissance et de confiance. Cela n'est absolument pas au rendez-vous (...) Globalement, la question des salaires n'est pas posée", a-t-il dit.

FUSIL À UN COUP

Dans un communiqué, Michel Sapin, secrétaire national à l'économie et à la fiscalité et d'Alain Vidalies, secrétaire national aux entreprises, estiment que le projet du gouvernement ne pourra répondre aux aspirations des Français et permettre une augmentation de leur niveau de vie.

"Ce projet ne contient d'abord aucune disposition sur les petites retraites et les minima sociaux", notent-ils.

"Les dispositions prévues sont ensuite toutes limitées dans le temps, plafonnées dans leur montant, et surtout, soumises à la bonne volonté des seuls employeurs", ajoutent-ils.

Selon les responsables socialistes, "le déblocage anticipé de la participation est un fusil à un coup qui ne fait que de distribuer plutôt un argent que les salariés ont déjà. Ce qui ce fera aujourd'hui ne se fera pas demain".

"La possibilité de monétiser les jours de RTT est limitée au stock de 2007, plafonnée à dix jours, et soumise au bon vouloir patronal. Ce dispositif a par ailleurs déjà fait la preuve de sa faible efficacité", jugent Michel Sapin et Alain Vidalies.

"La prime défiscalisée dans les entreprises de moins de 50 salariés dépendra totalement de la volonté des chefs d'entreprises et risque d'être utilisée pour recycler les augmentations de salaires qui serait intervenues", disent-ils.

"À l'instar du dispositif sur les heures supplémentaires voté cet été, ces mesurettes ne contribueront pas à revaloriser le pouvoir d'achat des salariés en l'absence d'une reprise de la croissance", concluent-ils.

Face aux propositions du gouvernement, le Parti socialiste a présenté un plan en dix mesures, dont le doublement de la prime pour l'emploi, la généralisation du chèque transports et le rétablissement de la TIPP flottante sur les produits pétroliers.

Laure Bretton

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