vendredi 11 janvier 2008

Colombie: les otages Clara Rojas et Consuelo Gonzalez sont libres

Les deux Colombiennes Clara Rojas et Consuelo Gonzalez , libérées jeudi après plusieurs années passées aux mains de la guérilla des Farc dans la jungle, sont arrivées à Caracas où elles ont retrouvé leurs proches. Evénement

Les deux femmes ont été libérées au cours d'une opération héliportée dans la jungle colombienne, organisée par la Colombie et le Venezuela en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Très émues, semblant en bonne forme, elles sont arrivées en avion sur l'aéroport de Caracas, où elles ont été accueillies par leurs familles et par de hauts responsables vénézuéliens.

"C'est comme revenir à la vie. Par moments, je pense que c'est un rêve", a lancé Consuelo Gonzalez, une ex-parlementaire de 57 ans, enlevée par la guérilla marxiste le 10 septembre 2001, en retrouvant ses filles en pleurs, Patricia et Maria Fernanda Perdomo, qui l'attendaient avec des fleurs.

Elle a aussi pris dans ses bras sa petite-fille de deux ans, qu'elle ne connaissait pas.

Clara Rojas, une avocate de 44 ans, a elle retrouvé sa mère, Clara Gonzalez, âgée de 76 ans, et l'a serrée dans ses bras.

Les proches de Consuelo Gonzalez portaient des affiches avec les mots: "Maintenant liberté pour tous".

Clara Rojas est la principale collaboratrice de l'ancienne candidate à la présidence colombienne Ingrid Betancourt, avec qui elle avait été capturée le 23 février 2002.

L'avocate a affirmé jeudi, peu après sa libération, être sans nouvelles depuis trois ans d'Ingrid Betancourt.

"Je ne sais plus rien sur Ingrid depuis trois ans", a-t-elle déclaré à la radio colombienne Caracol, expliquant que les guérilleros avaient séparé les deux femmes "pour des raisons de sécurité".

Elle a ajouté que les guérilleros avaient remis des preuves de vie de huit otages qu'ils détiennent


loupephoto : enrique hernandez , AFP

au ministre vénézuélien de l'Intérieur, Ramon Rodriguez Chacin.

La libération des deux femmes avait été annoncée quelques heures plus tôt à Caracas par le président vénézuélien Hugo Chavez. Le chef d'Etat avait annoncé mercredi une nouvelle tentative de libérer les deux femmes, après l'échec d'une première opération fin décembre.

Elles "ont retrouvé la pleine liberté. Je leur ai souhaité la bienvenue à la vie", a déclaré devant la presse le président Chavez.

Il a indiqué que son ministre de l'Intérieur, qui participait à l'opération dans la jungle colombienne, lui avait téléphoné quelques minutes avant midi (16h30 GMT) pour lui annoncer la libération des deux otages.

"Semblant très ému, notre ministre de l'Intérieur m'a dit: 'En ce moment, nous sommes en train de recevoir Clara et Consuelo des mains d'un commando des Farc'", a raconté M. Chavez.

"J'ai salué le chef du groupe des

loupephoto : enrique hernandez , AFP

Farc, j'ai salué Clara et Consuelo, très émues", a dit le président vénézuélien.

Fin décembre, une précédente opération humanitaire internationale chapeautée par le Venezuela pour aller chercher les deux femmes et Emmanuel, fils de Clara Rojas et d'un guérillero, s'était soldée par un échec.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) avaient promis de libérer les trois otages et de les remettre à M. Chavez. Mais l'opération avait échoué notamment parce que la guérilla ne détenait plus Emmanuel, qui avait été confié en secret dès 2005 à une famille d'accueil sous un faux nom.

Des analyses ADN ont confirmé que le petit garçon était bien le fils, né en captivité, de Clara Rojas.

Mercredi, le président Chavez avait annoncé qu'une nouvelle opération était en préparation, en coopération avec les autorités colombiennes qui ont suspendu leurs opérations militaires dans la région pour

loupeTelesur

permettre cette libération.



Celle-ci a été menée dans la jungle à partir de l'aéroport colombien de San José de Guaviare, à 300 kilomètres au sud-est de Bogota, où deux hélicoptères vénézuéliens se sont posés jeudi matin avant de redécoller pour aller chercher les otages.

La famille d'Ingrid Betancourt s'est réjouie de ces deux libérations, en espérant qu'elle ouvrirait la voie à celle de la Franco-Colombienne.

"Je suis très émue. C'est un formidable élan pour faire que tous les autres otages, dont maman, reviennent à la maison. Cela montre que quand il y a de la volonté, on peut avancer", a déclaré par téléphone depuis New York Mélanie Delloye, la fille d'Ingrid Betancourt.

Les Farc se disent prêtes à libérer, en plus de Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, 43 de leurs otages, dont Ingrid Betancourt et trois Américains, contre la libération de 500 de leurs militants emprisonnés.

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