dimanche 13 janvier 2008

Ségolène Royal s'en prend à Nicolas Sarkozy "l'exhibitionniste"

Par Laure Bretton Reuters - Samedi 12 janvier, 18h25

SAINT-BRIEUC, Côtes d'Armor (Reuters) - Ségolène Royal prend ses marques dans la bataille des municipales, revendiquant son engagement aux côtés de la "France vraie", face à Nicolas Sarkozy tout autant qu'aux "éléphants" du Parti socialiste.

À Saint-Brieuc pour son premier déplacement politique de l'année, l'ancienne candidate socialiste à l'Élysée a demandé samedi aux électeurs de gauche de prendre au mot un président "exhibitionniste" en faisant des scrutins de mars un "test national".

"Nous allons lui répondre dans les urnes en votant massivement pour la gauche", a-t-elle assuré devant plusieurs centaines de personnes réunies à l'occasion des voeux de la candidate PS à la mairie, Danielle Bousquet, qui faisait partie de son équipe de campagne au printemps dernier.

Dans un discours d'une vingtaine de minutes, Ségolène Royal s'est parée des habits de "première opposante" au chef de l'État, qui lançait au même moment l'UMP dans la bataille des municipales lors d'un discours à Paris.

"Nicolas Sarkozy, c'est l'exhibitionnisme et la provocation et nous nous voulons une République simple et des comportements pudiques. Nicolas Sarkozy, ce sont des annonces perpétuelles et désordonnées et nous nous voulons des réformes vraies justes stables et durables", attaque-t-elle.

"Le roi s'amuse. Il vit comme un milliardaire. Il s'offre des bijoux de milliardaire et pendant ce temps-là nous, nous attendons des solutions", dénonce-t-elle, se félicitant d'être du côté de "la France vraie (...) la France authentique, la France sérieuse".

Sa brève visite dans un ancien bastion de la gauche rocardienne tombé aux mains de l'UDF lors des municipales de 2001 lui a également permis de prendre le pouls des militants.

À Paris, ses velléités de moins en moins cachées de briguer le poste de premier secrétaire du PS ont suscité une vague d'hostilité mais en Bretagne personne ne semble les lui reprocher.

"EN AVANT"

Sur son parcours, c'est toujours le même enthousiasme - "Tenez bon!", "Merci pour ce que vous faites!" - mais l'auditoire est plus clairsemé et plus âgé. Devant la salle Robien, la fédération PS des Côtes d'Armor a installé un haut-parleur en cas d'affluence mais tout le monde rentre aisément à l'intérieur pour écouter les deux oratrices et déguster une galette des rois.

En petit comité, la présidente de Poitou-Charentes se livre à une explication de texte. En s'impliquant dans les municipales - elle dit avoir reçu une centaine d'invitations et devrait se rendre, entre autres à Tours, Toulouse, Bordeaux, Blois et peut-être Marseille - elle fait "(s)on devoir". "C'est le contraire qui aurait surpris", estime-t-elle.

Cependant, "ce n'est pas faux" de dire qu'elle a fait un "pas supplémentaire" vers la tête du PS. "Il y a des étapes" avant de se déclarer officiellement et "je vais tout faire pour réussir ces étapes".

Après avoir réglé ses comptes par livre interposé, elle assure qu'elle n'est "pas en opposition avec quoi que ce soit ou qui que ce soit". "Je me situe en avant", glisse-t-elle.

Son programme? "Incarner de nouvelles espérances" pour les Français et faire émerger une nouvelle génération de dirigeants au sein du PS et ce "quelle qu'ait été leur attitude pendant la campagne".

L'ex-candidate qui se présentait comme la seule à même de réconcilier le "oui" et le "non" socialiste à la Constitution européenne a éludé à plusieurs reprises les questions sur la stratégie de boycott du congrès de Versailles avant la ratification parlementaire du traité simplifié.

L'important c'est que l'Europe redémarre, lui "donner du contenu", confie-t-elle par la suite, affirmant ne vouloir sous aucun prétexte relancer la "polémique" au sein du PS.

Dans le "Bistrot de la poste", la séance de café matinal a tourné à l'audience. "Approchez, approchez", intime-t-elle aux curieux venus, qui la saluer, qui l'interroger sur la "laïcité positive" de Nicolas Sarkozy. "Et vous, qu'en pensez-vous?", questionne-t-elle maniant une fois de plus l'esquive.

Signe que la campagne repart de plus belle, celle qui se plaignait souvent de l'omniprésence des photographes pendant la présidentielle recadre un militant local qui leur demande de quitter la pièce. "C'est bon, c'est bon, on est là pour ça!".

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