dimanche 17 février 2008

Pour un leadership démocratique face au pouvoir personnel

Sarkozy sait tout, s’occupe de tout, est compétent en tout, Sarkozy décide de tout ! Le président parle, parle tellement, sur tout et à tous moments, tel un batteur d’estrade, qu’il nous rappelle le camelot du temps jadis dont les talents d'escamoteur, les tours d'illusionniste rassemblaient une foule de badauds auxquels il filait ensuite sa « came ».

Mais Sarkozy se contredit, il étale son inaptitude à se fixer une ligne et à s’y tenir… Il a une propension certaine à se laisser aller et Guaino, qui le connaît bien, lui écrit ses discours en conséquence ... Rien d’étonnant alors à ce qu’il cède à l’excessif, quitte à rectifier le lendemain … Il est vrai aussi que l’excessif peut s’avérer calculé pour faire oublier médiatiquement les ratés précédents …

Nul ne doute que la trouvaille morbide sur les enfants de la Shoah ne vise à occulter le débat sur le pouvoir d’achat et les sondages déclinants… Dans l’impréparation et la précipitation ! « C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste », réagit Simone Veil. La lettre de Guy Moquet que Sarkozy a fait lire au XV de France ne lui aurait-elle donc pas servi de leçon quant aux résultats obtenus ?

Ce qui amène à s’interroger sur la tentation du « pouvoir personnel » qui semble tarauder Sarkozy. Peut-on préjuger de ce que sera demain face à cet incroyable égotisme ? Préoccupant, lorsque l’on s’interroge sur l’avenir, préoccupant lorsque l’on s’interroge sur les réactions imprévisibles de ce boulimique du pouvoir, en particulier le jour où il devra faire face à l’accumulation des inévitables échecs que commence à lui réserver l’exercice du pouvoir !

Face à un leadership présidentiel aussi pesant, il n’y a pas de leadership à gauche. Nous nous réjouirons, nous socialistes, de remporter les municipales. Mais cela ne changera pas grand chose dans le débat national, si le leadership à gauche n’est pas assumé. Quel gachis !

Allons, militants socialistes, réveillons nous donc ! Nos courants, sous-courants, écuries, éléphants, éléphanteaux donnent l’illusion de faire vivre la démocratie, ils n’en sont que les privilégiés et souvent les parasites. Pour reconstruire, il faut faire tomber l’édifice et surtout ne pas aborder notre congrès avec les mêmes pratiques et dans un contexte aussi malsain. Face à Sarkozy, le leadership est le premier urgence au PS et dans la gauche, la rénovation idéologique, le mode de fonctionnement viendront naturellement.

Alors, Ségolène, on y va ?

Gérard Denecker, militant socialiste, membre du Comité Directeur du PS au Congrès d’Epinay

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