mercredi 26 mars 2008

Licencié pour une poignée de main refusée !

A l'heure où le deux roues se développe , où l'on parle de Vélib', de Vélove , de protection de l'environnement, de préservation des ressources naturelles, de développement durable, Peugeot Motocycle (Mandeure – Montbéliard) délocalise une partie de sa production en Chine. En plus de mettre des personnes sur le carreau et de vouloir remettre en cause les 35 heures au sein de l'entreprise, la guerre contre les syndicats est lancée. Un délégué syndical qui se bat contre la fermeture de son usine est ainsi en cours de licenciement pour n'avoir, officiellement, pas salué son patron. Quand on voit notre président au salon de l'agriculture la chose est d'autant plus consternante :

Convoqué hier matin à 10 h à la direction des Relations et Ressources humaines, Emmanuel Guillet, assisté de Didier Salvador, a été informé qu'il était licencié pour faute. Comme l'avait laissé entendre la Direction lors de la mise à pied d'Emmanuel Guillet le jeudi 28 février 2008, le licenciement sanctionne « un comportement » jugé inadmissible.

« Éliminer » un opposant

Pour la CGT, il ne s'agit que d'un prétexte pour « éliminer » un responsable syndical, qui a signifié son opposition irréductible à la délocalisation d'une grande partie des fabrications de Mandeure en Chine et au projet de remise en cause de l'accord sur les 35 heures dans l'entreprise.
Les instances de la CGT (Fédération des Métallurgie, Union locale, syndicat de Sochaux) soulignent que la sanction intervient à l'issue d'une grève déclenchée à l'appel du syndicat. Le mot d'ordre de débrayage de deux heures a entraîné le 20 février dernier un arrêt total de la production à Mandeure et à Dannemarie. Le 21 février, alors que le travail reprenait sur le site alsacien, le mouvement était reconduit à Mandeure dans un état de tension grandissant entre l'encadrement et certains grévistes. C'est suite à ces événements que deux plaintes ont été déposées par des représentants de l'encadrement et que la Direction a pris la décision de sanctionner le responsable de la CGT.

Le non de la CFDT

Lors du rassemblement organisé hier matin devant le siège social de PMTC, rassemblant des responsables syndicaux du Pays de Montbéliard, du Territoire de Belfort et de Haute-Saône, une délégation de la CFDT a tenu à préciser qu'elle s'opposerait au licenciement d'Emmanuel Guillet lors du comité d'entreprise extraordinaire prévu dans l'après-midi. Toutes les prises de parole lors du rassemblement ont stigmatisé une Direction qui « par cette manœuvre scandaleuse veut mater la révolte. Ce sont les déclarations de huit salariés de l'entreprise, dont deux ont été jusqu'à déposer plainte, qui mettent en cause Emmanuel Guillet pour un comportement décrit comme menaçant et violent, ainsi que pour avoir craché ostensiblement à terre à leur rencontre. Ce que notre camarade a réfuté avec énergie lors de l'entretien. Ces personnes, ajoute la CGT, ont été parmi les plus provocantes lors du conflit. Emmanuel Guillet a cependant admis avoir refusé de leur donner une poignée de main, et de leur avoir exposé ses motivations ».


Au final, la CGT a annoncé qu'elle déposerait plainte à son tour pour « fausses déclarations ».
Vice-président du Conseil régional de Franche-Comté et maire d'Audincourt, Martial Bourquin (PS) a appelé à la constitution d'« une chaîne de solidarité » pour dénoncer l'attitude d'une direction qualifiée de « casseur ».

Thomas Vigreux

Co-Animateur DA Grand-est

DA Doubs

Parti Socialiste – Section de Montbéliard

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