jeudi 31 janvier 2008

En visite à Argenteuil, Ségolène Royal rencontre le personnel de l'hôpital

AFP - Mercredi 30 janvier, 15h04

ARGENTEUIL (AFP) - Ségolène Royal s'est mêlée mercredi au personnel de l'hôpital d'Argenteuil (Val-d'Oise), très revendicatif, lors d'une visite de soutien au candidat PS aux municipales dans cette commune de plus de 100.000 habitants au nord-ouest de Paris.

Entourée, comme au temps de la campagne présidentielle, de plusieurs dizaines de journalistes, de militants portant une écharpe rose et d'employés de l'hôpital Victor Dupouy, Mme Royal a discuté avec des syndicalistes mécontents des restrictions de crédits, devant les grilles de l'établissement. La direction de l'hôpital lui avait en effet refusé l'accès aux locaux, en cette période de campagne.

Venue sur la dalle d'Argenteuil pendant sa campagne présidentielle, Ségolène Royal a pris l'exemple de la perte de près de 7 milliards d'euros par la Société Générale pour souligner, dans cette cité défavorisée, que "les moyens existent".

"Simplement, l'argent est très mal utilisé. Les petits et les moyens paient pour les carences et l'irresponsabilité des puissants, qui sont en plus en connivence", s'est-elle insurgée.

Certains "fans" lui ont tendu pour une dédicace son livre "ma plus belle histoire c'est vous" ou crié "Ségolène, t'es trop belle".

Beaucoup en ont profité pour faire passer un message à la responsable PS. "Y a trop de travail à l'hôpital, trop de chômage à l'extérieur", scandaient trois salariés syndiqués. "On crève la dalle à Argenteuil, on manque d'emplois, de logements, de tout", lui a dit un autre. "On nous a oubliés!", s'époumonait un troisième.

Le secrétaire du syndicat CGT de l'établissement, André Bouabdallah, a réclamé "des moyens" pour l'hôpital.

Certains se sont montrés très agacés par ce "coup de pub". "Elle ne parle qu'aux journalistes", se plaignait une dame en blouse blanche, malgré le temps passé par Mme Royal à échanger avec des syndicalistes et soignants. "Qu'est-ce qu'elle va faire pour l'hôpital?", s'interrogeait sans espoir une employée.

Ségolène Royal avait rassemblé 57% des suffrages lors du second tour de la présidentielle à Argenteuil, ancien fief communiste où Georges Mothron (UMP) a été élu en 2001. Deux mois plus tard, le candidat du PS, Faouzi Lamdaoui, était battu avec 49% des voix aux législatives.

Mme Royal était venue soutenir la tête de liste PS pour les municipales, Philippe Doucet, et son numéro trois, Faouzi Lamdaoui, confrontés à la liste dissidente d'Alain Liekine, conseiller général exclu du PS à la mi-janvier.

A cette occasion, Ségolène Royal a qualifié le président Nicolas Sarkozy de "Monsieur taxes", mercredi à Argenteuil, citant la TVA, la taxe sur les produits pétroliers et les franchises médicales, "une taxe sur la santé".

"Il faut arrêter avec toutes ces taxes nouvelles, il faut que M. Sarkozy, Monsieur taxes, arrête avec tout cela, baisse la TVA, rende l'argent de la Société générale aux petits et aux moyens épargnants qui paient pour les gros. Ca suffit, ce règne de l'argent fou d'un côté et la diminution du pouvoir d'achat de l'autre", a déclaré l'ex-candidate PS à la présidentielle.

"Non seulement, (M. Sarkozy) nous dit que les caisses sont vides - on sait que c'est lui qui les a vidées - mais en plus, c'est Monsieur taxes, Monsieur taxes tous azimuts", a insisté Mme Royal en évoquant "la TVA qui augmente, l'impôt sur les produits pétroliers qui augmente puisque les prix (des carburants, ndlr) augmentent, et les franchises médicales, c'est-à-dire une taxe sur la santé".

Selon la responsable socialiste, qui faisait allusion aux pertes de la Société Générale dans la récente spéculation en bourse, "l'argent existe". "Sept milliards dilapidés, c'est plus de la moitié du déficit de la sécurité sociale!", s'est-elle exclamée.

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