VESOUL - «Bonne chance quand même»

18-02-2008

La tête de liste PS, Ramazan François Kaymak, arpente le bitume à la rencontre des Vésuliens. Ils se disent déçus de la politique gouvernementale et parfois du socialisme. « Oui je vous reconnais, je v ous ai vu dans le journal » - « Eh bien, nous venons à votre rencontre pour que vous puissiez véritablement mettre un visage sur le nom ». On croyait au déficit de popularité de Ramazan François Kaymak ? À le suivre arpentant le bitume pour mener campagne, le visage de la tête de liste PS aux municipales semble avoir marqué un certain nombre de personnes. Ce jour-là, entouré de deux de ses colistiers, Nicole Santa Cruz et Pascal Baullard, symbolisant le « renouveau » puisque, tout comme lui, n'ayant jamais figuré sur une liste, François Ramazan Kaymak fait du porte à porte afin de porter la bonne parole. Surfant à l'occasion sur la vague de désillusion provoquée par les promesses du candidat Sarkozy dont les effets tardent à se faire sentir, notamment en ce qui concerne le pouvoir d'achat. « Toutes ces promesses sont bien belles », peste une salariée de l'hôpital, « mais chez nous, les heures sup', elles ne sont pas payées ». « Repartir sur des bases saines » Afin que le candidat socialiste soit tout à fait à l'aise dans sa réponse, Madame ajoute : « Et vous trouvez que la France va bien ? » « On le voit avec les suppressions de postes dans le public », rebondit François Ramazan Kaymak en tant qu'inspecteur du Trésor, « on ne parvient plus à rendre un bon service à l'usager ». Dans l'avenue du Durgeon, en ce samedi après-midi, le passé va rattraper François Ramazan Kaymak. Yves est un ancien militant PS. Il se dit « bien embêté ». Tout simplement parce que Loïc Niepceron figure en 5e position sur la liste du parti de la rose. Or Yves en est persuadé : « Des élus au conseil, vous allez en passer cinq. Vous êtes nouveau, ça jouera pour vous ». De l'ancien maire de Vesoul avec qui il fit campagne, Yves ne veut plus entendre parler. « Je n'ai pas à subir le passif et Vesoul non plus », insiste la tête de liste PS, « j'essaie de repartir sur des bases saines ». Quelques dizaines de mètres plus loin, nouvelle inquiétude : « Demain, si je vote pour vous et que c'est Niepceron qui devient maire, j'aurai vraiment l'impression qu'on me poignarde dans le dos ». Rumeurs Certaines rumeurs donneraient, en effet, François Ramazan Kaymak partant au profit du vice-président du conseil régional si la liste estampillée PS venait à s'imposer. L'intéressé balaie sévèrement l'idée : « Je n'ai pas l'intention de faire de la figuration ! ». Surtout pas lui qui a consenti un prêt personnel de 15.000 € afin de financer une partie de sa campagne. « Je ne sais pas quelle est votre volonté, mais bonne chance quand même », annonce Yves, l'ancien carté PS. Comme chance, Ramazan François Kaymak aura celle de voir François Hollande venir le soutenir à Vesoul le 3 mars. Le benjamin des têtes de liste socialistes dans les villes préfectures a convaincu son premier secrétaire national. « Camarade », lui avait-il lancé publiquement le 20 janvier à l'occasion du lancement de la campagne à la Mutualité à Paris, « si t'as voulu voir Vesoul, c'est l'occasion rêvée... » François Hollande débarquera symboliquement du Paris-Mulhouse. « Une ligne pour laquelle les gens sont inquiets, ils trouvent que la municipalité sortante ne s'engage pas assez pour sa survie ». Ce jour-là, le jeune candidat aura eu l'occasion de mettre en avant la place qu'il entend donner à la culture. Mais pas le projet de réhabilitation des halles, que soutient également l'autre liste de gauche. Pas plus que la maison de la formation à destination des jeunes après le bac, ni le renforcement de l'accueil des personnes âgées. Qui, selon Ramazan François Kaymak, restent dubitatives face au « Vesoul 2020 » prôné par Alain Joyandet. « Ça ne leur parle pas ». smichaux@estrepublicain.frCet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir Sébastien MICHAUX Est Républicain