mercredi 17 septembre 2008

Joyandet accusé de « copinages »

Carte militaire : les propos d' Alain Joyandet suscitent l'indignation d'élus de l'agglomération messine qui menacent de déposer plainte pour trafic d'influence. " Les termes de trafic d'influence me paraissent trop forts et sont inacceptables. J'ai fait ce que tout élu attaché à son département aurait fait, rien de plus " réplique le secrétaire d'Etat à la Coopération.

En déclarant dans 36.000 Communes, la revue des maires de France, que pour sauver la base aérienne de Luxeuil, « il avait fallu prendre des décisions qui touchent d'autres sites qui ne devraient pas l'être », Alain Joyandet, secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie et maire de Vesoul, peut s'enorgueillir d'avoir piqué les élus mosellans au vif.
Le plus prompt à réagir a été Dominique Gros, maire PS de Metz qui, dès le 12 septembre, a fait part de son indignation dans un courrier envoyé au président de la République. « C'est peu dire que cette déclaration suscite dans toute la ville et son agglomération, la plus grande stupéfaction, tant elle porte un démenti aux arguments que vous avez souhaité nous faire partager... Vous comprendrez qu'à la lumière de ces nouvelles déclarations, je vous demande instamment et solennellement de bien vouloir reconsidérer la fermeture de la Base aérienne 128 qui apparaît comme une décision arbitraire et d'opportunité pour défendre une autre ville ». Le second élu à s'être étranglé en lisant 36.000 Communes n'est autre que Jean-Luc Bohl, président de la CA2M, la Communauté d'agglomération de Metz-Métropole. « Les tractations de couloirs et les copinages condamnent donc l'agglomération messine à un choc économique sans précédent que l'on estime à environ 160 millions d'euros par an sans parler de la dimension humaine », écrit-il à Nicolas Sarkozy.
Hier, un palier supplémentaire a été franchi par le député UMP Denis Jacquat, le sénateur DVD Jean-Louis Masson, François Henrion (DVD) et Thierry Hory (SE), respectivement maires d'Augny et de Marly. Dans une lettre adressée au chef de l'Etat, ils fustigent les propos tenus par Alain Joyandet qui confirment « l'influence des copinages politiques ».
Et de rappeler que M. Joyandet précise dans nos colonnes du 25 juillet que « pour maintenir Luxeuil, il a fallu piquer des choses ailleurs, comme la suppression anticipée de l'unité de Metz ».
Les parlementaires dénonçent « un véritable scandale et une façon d'agir contraire à tous les principes républicains». Demandent à Nicolas Sarkozy de « réexaminer l'ensemble du dossier ».
S'ils n'obtiennent pas satisfaction, les signataires sont « décidés à porter plainte auprès du procureur de la République de Paris contre M. Joyandet pour trafic d'influence commis par une personne exerçant une fonction publique »

Dominique CAMPISTRON et François RUFFIN

L'est Républicain


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