jeudi 27 décembre 2007

Pour Royal, Sarkozy rabaisse la fonction présidentielle

P.V.
QUOTIDIEN LIBERATION : jeudi 27 décembre 2007

C’était prévisible. Et il n’est pas impossible que cela amuse le président de la République. Le voyage offert par l’homme d’affaires Vincent Bolloré pour les congés du chef de l’Etat, de sa nouvelle amie, la chanteuse Carla Bruni, et de sa suite, a relancé la polémique sur les tendances people de Sarkozy. Une polémique qui ressemble à s’y méprendre à celle qu’avaient suscitée les largesses de cet ami du Président et riche homme d’affaires, lorsqu’il lui avait (déjà) offert un somptueux voyage à bord de son Falcon pour une croisière sur son yacht au large de Malte, en mai. Mais le Président «paillettes», visiblement, se contrefiche de cette controverse. Pourtant, hier, son ex-adversaire de la présidentielle Ségolène Royal l’a carrément accusé de «mettre en cause l’indépendance et la dignité de la fonction présidentielle», lui demandant de cesser de «provoquer par son comportement ostentatoire». Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, lui, l’a soupçonné de se faire acheter : «Comment M. Bolloré a réussi en affaires ? En faisant de bons investissements. Eh bien, aujourd’hui, il continue à faire des investissements, et Nicolas Sarkozy est pour M. Bolloré un bon investissement.» Pour sa part, Alain Krivine, de la LCR, lui a reproché de se livrer à «une vraie provocation, au moment où il demande aux gens de se serrer la ceinture». Quant au PCF, il a tancé Sarkozy, l’appelant à «un peu de tenue». La défense a été assurée par un très proche du chef de l’Etat, Patrick Balkany, qui sur RTL a comparé, sans rire, Bolloré et son jet à «un ami qui vous [prêterait] sa voiture».

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