vendredi 1 février 2008

Message de Ségolène Royal

Chers Amis,

Après Florence le week-end dernier où j'ai participé à une réunion du Parti démocrate italien que préside le charismatique maire de Rome Walter Veltroni, je me suis rendue dans ma région, puis hier matin à Argenteuil où j'ai rencontré le personnel de l'hôpital .

Dimanche dernier, j'avais participé à l'émission « Vivement dimanche » qui a battu des records d'audience (6 millions de téléspectateurs). À une question de Michel Drucker sur ma séparation d'avec François Hollande, j'ai répondu très simplement avec pudeur et sans hypocrisie, afin de clore définitivement un sujet qui a déjà fait l'objet de trop nombreuses polémiques.

Ces derniers jours, j'ai dénoncé la multiplication des taxes voulue par Nicolas Sarkozy alors qu'augmentent le coût des transports, du logement et de l'énergie. Après avoir regretté de ne pas avoir instauré de TVA dite « sociale », « Monsieur Taxes » entend maintenant créer une « taxe sur les séjours hôteliers », impose les scandaleuses franchises médicales, veut augmenter l'impôt sur les produits pétroliers, et songe à reprendre les propositions du rapport Attali tendant à augmenter la CSG et la TVA ! Si j'ai pu reconnaître l'intérêt de nombreux points de ce rapport, je refuse l'idée selon laquelle on devrait, sans débat, l'adopter en bloc. L'augmentation des impôts indirects ne fait pas partie des mesures que j'approuve.

Je constate chaque jour en discutant avec les habitants (dans ma région, comme à Argenteuil où j’étais encore hier matin) à quel point les Français peinent à joindre les deux bouts. Ils sont inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants ainsi qu'en témoignent les chiffres de l'Insee publiés mardi : le moral des Français n'a jamais été aussi bas.

Le scandale de la société générale n'arrangera rien. J'ai dénoncé hier l'inertie des autorités de régulation et de l'État dans cette affaire. Alors que des signaux avaient été envoyés dès l'automne, ni la commission bancaire, ni même le gouvernement n'ont réagi. On aurait pu dès le mois de novembre réunir tous les présidents des banques françaises pour évaluer ensemble les risques à venir et s'y préparer de manière efficace.

Je crois maintenant qu'il faut une grande réforme du secteur financier en France et en Europe, imposer une plus grande transparence, moraliser les pratiques des banques. Il est temps de mettre fin aux scandales du « crédit revolving » et des tarifications abusives.

J'aurai l'occasion de traiter prochainement de ces questions lors de mon déplacement la semaine prochaine à l'Université Harvard aux États-Unis où j'effectuerai, à l'invitation de l'économiste Philippe Aghion, un cycle de conférences.

Aujourd'hui, il faut continuer à nous concentrer sur la bataille des municipales pour que nos idées et nos valeurs soient défendues au niveau le plus proche des Français.

À très bientôt,
Signature Ségolène Royal

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