Le Smic à 1.500 euros et la généralisation des 35 heures "pas crédibles", admet Ségolène Royal
PARIS (AP) - "Le Smic à 1.500 euros brut dans cinq ans ou la généralisation des 35 heures sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j'ai dû reprendre dans le pacte présidentiel, et qui n'ont pas été du tout crédibles", a reconnu mercredi Ségolène Royal, jetant un petit pavé dans la mare.
"Moi-même j'avais un doute là-dessus", a expliqué l'ancienne candidate socialiste. Durant la campagne, elle s'était engagée à porter le Smic à 1.500 euros brut en cinq ans et s'était montrée évasive sur la question des 35 heures, la renvoyant à la négociation sociale sans jamais s'opposer ouvertement à leur généralisation, prévue dans le projet du PS.
Elle a expliqué avoir défendu ces mesures "par cohérence avec le projet socialiste". "Le Smic à 1.500 euros était une idée phare de Laurent Fabius", a noté Ségolène Royal lors de l'émission "Questions d'info" pour LCP-Le Monde-France Info qui devait être diffusée dans la soirée sur la chaîne parlementaire, renvoyant ainsi la balle à l'ancien Premier ministre.
A trois jours d'un conseil national capital sur la refondation du PS, Ségolène Royal, qui ne cache plus son ambition de s'emparer de la tête du parti, a sonné la charge. "Il faut tout revoir de fond en comble", a-t-elle tonné. Prenant les militants à témoin, elle a préconisé qu'un référendum interne soit organisé au PS -ses partisans le voudraient avant l'été.
"Je suis favorable à ce que les militants soient le plus rapidement possible appelés à trancher une ligne et des priorités politiques", sinon "il y a un risque d'inertie" et "dans l'absence de mouvement on s'étiole", a-t-elle averti.
"Ce dont j'ai souffert lors de l'élection présidentielle, c'est le déficit de clarification du projet politique", a souligné la candidate défaite. Par ailleurs, "j'ai une vision des alliances politiques et en particulier du travail qu'il faut faire avec le centre gauche" qui "n'est pas forcément le choix de tous les socialistes".
Dès lors, "il faut redonner la parole aux militants", a-t-elle plaidé. "Je veux être la garante de la démocratie interne dans le Parti socialiste. C'est aux militants de trancher les choix et la ligne politique" et "plus les militants auront la parole tôt, plus le Parti socialiste pourra se remettre en mouvement et se réformer". "Il faut qu'il se passe quelque chose rapidement".
Samedi, "le conseil national va trancher sur un calendrier" pour la date du congrès et de la désignation du candidat pour la présidentielle de 2012. "Je ne vais pas faire un conflit sur un calendrier, mais je pense qu'il aurait été meilleur d'aller plus vite pour trancher une ligne politique", a-t-elle précisé, laissant entendre qu'elle n'irait pas au conflit avec le Premier secrétaire François Hollande.
"Ce n'est pas une question de calendrier, mais c'est une question de rapidité, d'une mise en mouvement, d'une remise en cause d'un certain nombre de dogmes du passé", a conclu Ségolène Royal. AP
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