mardi 5 juin 2007

Message de Gérard Denecker

Face à la menace d’une chambre « bleu horizon »

A SITUATION EXCEPTIONNELLE, MOYENS EXCEPTIONNELS !

Pour la première fois dans l'histoire de la Vème République, un parti politique, l’UMP, serait en situation de disposer seul de tous les pouvoirs, exécutifs, législatifs judiciaires, économiques et médiatiques : tout serait alors monocolore, archaïquement monocolore, autour du Président : Assemblée Nationale, Sénat, mais aussi Conseil Constitutionnel, Haute Cour, Conseil Supérieur de la Magistrature, Conseil Supérieur de l'audiovisuel …

Avec des patrons de grands médias, Bouygues, Lagardère, Bolloré, Dassault, amis du Président, certaines informations ou photos sont déjà occultées. Sitôt élu, le Président fait nommer son directeur adjoint de campagne, M Solly, à la direction de TF1 et emprunte au Point et au Figaro deux journalistes pour l'Elysée et Matignon : Mmes Pégard et Lévy.

Cette mainmise de l’économique sur le médiatique et sa connivence avec le politique, s’ajoutant à l’influence du politique sur le judiciaire, ont de quoi générer une légitime inquiétude. Nous sommes loin d’un Etat impartial où le médiatique serait indépendant de l’économique et du politique et où le judiciaire incarnerait une réelle séparation des pouvoirs !

1988 François MITTERRAND :

« IL N’EST PAS SAIN QU’UN SEUL PARTI GOUVERNE »

Le boulimique Mr Sarkozy qui pilote à distance le bulldozer UMP n’avait sans doute pas écouté le Président Mitterrand qui en 1988, lui aussi en pleine campagne législative, déclarait : « il n’est pas sain qu’un seul parti gouverne ». Il ne considérait pas, lui, qu’un réel contre-pouvoir à l’Assemblée serait une gêne et ne recherchait aucunement une écrasante majorité de députés dociles.

Aujourd’hui, face à l’UMP dans les circonscriptions une multiplicité de candidatures affichent séparément leur opposition à un Etat-UMP : le Parti Socialiste, autour de Ségolène Royal et de François Hollande qui se battent courageusement, et ses ex-alliés de la gauche plurielle, mais aussi l’extrême gauche et un nouveau parti, le Modem. Les pronostics du 2ème tour prennent en compte cet éparpillement, mais le rapport de forces final dépendra de la volonté politique des uns et des autres ! On ne peut, en effet, civiquement dénoncer les risques d’Etat-UMP, celui d’une chambre « bleu-horizon » sans en tirer la seule conclusion logique pour le 17 juin, celle du rassemblement. Et ce rassemblement est possible sur les valeurs de la République, la solidarité, l’Etat impartial, une économie soucieuse des travailleurs. Ce rassemblement au delà de la diversité, ce rassemblement sur les valeurs, voilà le signal fort que nous attendons ! Un véritable sursaut à proposer aux Français !

Les 47 % d’entre nous qui maintenons à Ségolène Royal la confiance que nous lui avions témoigné le 6 mai, sommes en droit d’espérer que la diversité de candidatures du 1er tour débouchera sur une saine pratique de désistement républicain au 2ème en faveur du candidat le mieux placé. Il ne s’agit pas d’élaborer des objectifs précis, nous n’en n’avons pas le temps, il s’agit simplement d’œuvrer au rassemblement le plus large possible. Nous verrons ensuite, les uns et les autres, les conclusions à en tirer et les alliances politiques à envisager.

Pour l’heure, c’est d’urgence civique qu’il s’agit : urgence à mettre en sourdine nos traditionnelles et trop souvent futiles querelles, urgence à faire le choix délibéré d’œuvrer ensemble à ce qu’il y ait demain un véritable contre pouvoir dans la prochaine Assemblée.

A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels !
Gérard Denecker, Brives

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