samedi 15 novembre 2008

Ségolène Royal confirme sa candidature au poste de premier secrétaire

Vendredi soir, Manuel Valls a mis fin au faux suspense qui courait depuis le 6 novembre : Ségolène Royal sera bien candidate au poste de premier secrétaire. A la sortie de l’assemblée générale de la motion E, celle de Royal, il a confirmé qu’elle proposerait également la candidature de Vincent Peillon au poste de premier secrétaire délégué. Une double candidature qui lui permet d’incarner la “rénovation”et le “respect du vote des militants”, assure Valls. “Mais nous continuons à nous adresser aux autres motions”, a-t-il assuré, en prévenant : “Ce congrès ne peut être une addition de conciliabules, il faut que la clarté s’impose”.

Le poste de premier secrétaire délégué serait créé pour l’occasion : Ségolène Royal, si elle est élue, déléguerait la gestion du quotidien du parti à Peillon.

Les partisans de Royal misent sur le fait que tant les militants que les cadres du parti devront se ranger derrière elle, compte tenu du vote des militants (qui ont placé la motion Royal en tête avec 29 % des voix). Le puissant patron de la fédération des Bouches du Rhône, Jean-Noël Guérini, soutien de Royal, assurait ainsi que “les cadres du parti, les élus ne sont rien sans les militants” et qu’“ils sauront être pragmatiques”. Autrement dit : une majorité devra se faire “naturellement” autour de Ségolène Royal. “Elle a la légitimité du vote du 6 novembre sur les motions, elle aura certainement celle du vote des militants sur le premier secrétaire le 20 novembre”, assure Dominique Bertinotti, maire du 4e à Paris et proche de la présidente de Poitou-Charentes.

L’annonce de la candidature de Ségolène Royal est d’autant plus importante qu’au même moment, Michel Sapin annonçait que les partisans de Bertrand Delanoë ont décidé… de ne rien décider. Le maire de Paris et ses partisans continuent de discuter avec les motions de Martine Aubry et Benoît Hamon mais ne soutiendront ni l’un, ni l’autre. Et posent leurs conditions : le regroupement devrait se faire sur le contenu du texte de la motion de Delanoë, et si les autres motions acceptent un candidat au poste de premier secrétaire issu de la motion de Delanoë. Deux noms circulent : celui de Pierre Moscovici et celui d’Harlem Désir, bras droit du maire de Paris.

Mais la proposition ne devrait pas satisfaire les partisans des motions Aubry et Hamon pour qui un candidat issu du camp Delanoë est tout sauf un candidat de rassemblement. Une candidature Aubry, soutenue par la gauche du parti, semble de plus en plus probable. Mais un duel Royal-Aubry laisserait à l’écart les partisans du maire de Paris.

La partie de Reims est loin d’être jouée, et le sort du Parti socialiste pourrait bien être remis à plus tard, avec le vote des militants. A la tribune, vendredi après-midi, François Hollande a assuré qu’“il n’y a pas de victoire possible en 2012 sans un parti socialiste fort, convaincant et uni”. Et d’insister : “Soyons donc unis.”

Nabil Wakim, en direct du Congrès de Reims du Parti socialiste

le monde.fr

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